J’ai commencé à faire du camping à 4 ans, avec mes parents et ma sœur de 7 ans mon aînée, pour les vacances estivales et les fins de semaines de mai à octobre. Préparation le jeudi soir et hop le vendredi dès la fin du boulot, on se dépêche à passer sur le métropolitain avant le trafic, fuir la ville vers Oka ou Pointe des Cascades ! Le vendredi était un jour maigre, sans viande. Le menu affichait souvent la tirelire, les fèves au lard ou du poisson, les 2 premiers immanquablement les vendredis soir de camping. Je me souviens comment ma sœur et mon père, organisés à la seconde près, mettaient en place les équipements sur notre site, en commençant par le nécessaire de cuisson afin que ma mère puisse tremper le souper dès que c’est installé.

Je me souviens les regarder faire à travers la vitre de l’auto… quand il y avait trop de maringouins… ou de ma balançoire, installé prioritairement par mon père pour me tenir hors des pattes de ceux qui mettent la main à la tâche.

J’ai toujours adoré la tireliche, que j’avoue manger bien badigeonnée de beurre et de mélasse. Elle doit absolument être cuite dans une poêle de fonte graissée au saindoux. Enfant, je demandais que ma tireliche soit badigeonnée par mon père, regarder papa y faire des trous avec sa fourchette, faire fondre le beurre, partout partout sur la surface, filer une spirale de mélasse et l’étendre, partout partout….

Quand c’était les fèves au lard qui avaient cuites toute la journée doucement dans le chaudron de fonte émaillé, transportées toutes chaudes au camping sur le plancher de l’auto, l’odeur sucrée dans l’auto….. Souvenirs, souvenirs

Eliane Marceau